Hardbacon logo
LanguageEN

Les coûts impliqués pour encourager une future athlète en patinage artistique

Par Maude Gauthier | Publié le 25 juil. 2024

    Alors que seulement 1 jeune sur 5 au Québec est considéré comme étant actif, le coût des activités sportives de loisir est un des facteurs principaux qui freinent leur élan. Le soutien des parents, au contraire, agit comme propulseur des jeunes en action, que ce soit lorsqu’ils les transportent vers les installations sportives ou en pratiquant leur sport avec eux. Populaire au Canada, le patinage sous toutes ses formes est souvent un sport qui devient coûteux pour les parents dont les enfants démontrent du talent.

    Le patinage artistique, un sport exigeant

    Alors que l’âge où l’athlète en patinage artistique atteint son plus haut niveau est de 21,7 ans pour les femmes et 23,7 pour les hommes selon Patinage Québec, on perçoit souvent leur talent dès l’enfance.  En patinage artistique, qui affiche un âge d’entrée en compétition internationale entre 14 et 16 ans, la spécialisation peut débuter dès 4 ans. Il est possible d’inscrire un enfant dans un programme compétitif, appelé “sans limites”, et de lui offrir des cours privés dès cet âge. Oui, vous avez bien lu! Mon amie Cécilia soutient sa fille Kate en patinage depuis ce jeune âge. Dès 5 ans, Kate remportait des médailles aux compétitions provinciales. 

    Pour les fins de cet article, nous avons calculé les coûts approximatifs investis par les parents de 4 à 19 ans. Selon les exemples que nous avons retenus, les parents de notre patineuse fictive déboursent plus de 34 000$ par an pour encourager leur enfant à se développer dans son sport, de 4 à 19 ans. En bas âge, ils peuvent s’en tirer pour environ 3 000$ par an. Mais avec le temps, leur patineuse requiert de plus en plus d’heures sur glace avec un coach privé, ce qui fait exploser les coûts! 

    L’inscription et les cours: combien paient les parents?

    Les inscriptions incluent normalement le temps de glace et les frais d’association. Leur coût varie d’un club de patinage à un autre. Par exemple, le club de Joliette affiche des coûts de 830$ pour les deux pour l’année, sans extra ni cours privé. 

    Patinage Montréal affiche des tarifs de 0,16$ par minute sur la glace à 0,32$. Cela donne des frais d’environ 250$ par an pour un enfant débutant qui patine seulement 1 heure par semaine pendant la moitié de l’année, et près de 1 000$ s’il fait 4 heures par semaine en grandissant. Dès qu’il commence à s’entraîner sérieusement pour des compétitions, les dépenses explosent. Par exemple, 15 heures par semaine pendant 48 semaines donneraient une facture annuelle de plus de 6 900$ pour le temps de glace. Cela n’inclut pas les honoraires des coachs! En les additionnant, on arrive à une facture de dizaines de milliers de dollars par an.

    Quant à Cécilia, elle paie 350$ pour l’inscription de sa fille de 11 ans d’août à avril pour un temps de glace illimité, plus environ 450$ par mois en cours privés (ces frais correspondent aux honoraires des coachs). Dès le niveau pré-novice, ces frais peuvent monter encore plus haut, car l’embauche de chorégraphes à 100$ par heure devient de plus en plus nécessaire pour se distinguer en compétition. Kate poursuit aussi son entraînement dans une école de printemps et d’été. Ici, les coûts vont de 300$ à 1 300$ pour Cécilia, en fonction de la qualité de l’école choisie.

    Selon Patinage Québec, à partir de 13 ans, une patineuse compétitive s’entraîne 15 heures par semaine sur la glace, voire plus. À cela s’ajoute du perfectionnement pendant l’été. Au CP Olympique, les frais varient de 105$ à 135$ par semaine. 

    La compétition et l’équipement

    On inscrit les futures athlètes à 3 à 5 compétitions par an. Ce nombre augmente en vieillissant et peut atteindre 10 vers 17 ans. De 100$ à 200$ la compétition, on débourse donc déjà des centaines de dollars dès l’enfance. Cécilia paie entre 100$ et 170$ par compétition, car certaines ne sont pas provinciales et coûtent moins cher. Ensuite, que ce soit pour aller à Waterloo en Ontario pour une compétition nationale ou à Boston aux États-Unis pour une compétition internationale, les parents doivent payer le déplacement (essence, avion) et parfois l’hôtel. 

    Toute compétition exige le port d’un costume approprié. Cécilia dessine les robes de sa fille et les fait faire sur mesure, ce qui est dispendieux. En général, elle estime toutefois que les autres parents payent entre 400$ et 600$ par robe, qui dure le temps d’un solo (un numéro de patinage), soit un an et demie environ. 

    L’autre élément très dispendieux est, bien entendu, les patins! Pour les jeunes enfants, ce ne sera pas un problème, mais les athlètes en devenir paieront souvent plus de 1 000$ pour des patins de qualité, dont la bottine et la lame peuvent être achetés (ou remplacés) séparément. En effet, une athlète peut passer trois paires de bottines par année! Par exemple, Cécilia vient d’acheter des patins à 2 100$ pour Kate. Elle prévoit les garder un an et demi s’ils ne s’usent pas trop vite. Au fil des ans, les dépenses d’équipement s’accumulent et peuvent dépasser 30 000$ au total.

    Tableau: Coût de l’équipement annuel

    Récréatif (4-8 ans) Compétitif (9-19 ans)
    Patins66,66$2 100,00$
    Costumes de compétition (ex. robe)51,99$266,67$
    Collants qui vont avec la robe24,99$23,99$
    Vêtements d’entraînement 250,00$250,00$
    Sac18,00$16,00$
    Protège-lames64,99$64,99$
    Total par année$476,63$2 722,01

    Les bourses pour les jeunes athlètes

    Si vous avez sursauté en voyant certains chiffres, sachez que Kate bénéficie de petites bourses. Cependant, la vaste majorité des jeunes athlètes reçoivent un montant dérisoire par rapport aux dépenses. Patinage Canada peut donner environ 350$ pour chaque patineuse ou patineur “sans limites” selon Cécilia, qui précise que ce montant varie en fonction du nombre de compétitions provinciales faites. D’autres bourses visent strictement les athlètes se démarquant à l’international.

    Maude Gauthier est journaliste pour Hardbacon. Depuis qu’elle a terminé son Ph.D. en communication à l’Université de Montréal, elle écrit sur la finance, les assurances et les cartes de crédit pour des entreprises comme les Fonds FMOQ et Code F. Utilisatrice responsable de cartes de crédit, elle peut passer des heures à lire les petits caractères pour bien comprendre leurs avantages. À cause de leur simplicité, elle a développé une préférence pour les cartes avec remises en argent. Après avoir subi des hausses salées avec son ancien assureur, elle peut maintenant affirmer fièrement avoir économisé des centaines de dollars en magasinant ses assurances auto et habitation. Dans ses temps libres, elle lit une multitude de romans et profite du streaming de quelques émissions populaires (et possiblement moins populaires, comme les documentaires animaliers).